Christine Palau
Christine Palau développe depuis 7 ans une oeuvre singulière qui se déploie principalement à travers deux médiums: la peinture à l’huile et le dessin à l’encre. Elle envisage le hasard comme l’un des principes directeurs : elle laisse volontiers l’incertitude, les accidents et les circonstances dicter le résultat final de ses productions. Son approche sensible, s’intéresse davantage aux expérimentations visuelles d’ensemble qu’à la représentation scrupuleuse d’un sujet et elle réalise des oeuvres d’un vocabulaire formel abstrait. Christine Palau esquisse des paysages métaphoriques auxquelles les titres apportent une connotation figurative Poétiques et méditatives, mystérieuses et inaccessibles, hors du temps et éternelles, ses oeuvres gardent cependant une sobriété obtenue grâce à l’expertise technique de l’artiste.
L’huile est posée, caressée, enlevée, grattée avec cette lame si particulière à la technique de la peinture au couteau. Christine Palau utilise également le pinceau dans ses compositions travaillées directement sur la toile.
En 2021 Christine Palau a choisi l’encre comme medium. Aux encres classiques – encre aquarelle, encre de chine, encre acrylique – elle associe, empruntées au monde de la gravure « taille douce », les encres du même nom. Contrairement à l’huile, l’encre est imprévisible et le geste irréversible. A l’aspect impondérable de ce travail s’ajoute le temps de séchage, aussi long que ces encres sont épaisses, entre 2 à 3 semaines, retardant la révélation de l’œuvre finale.
Que ce soit en travaillant l’huile ou l’encre, sa palette de couleurs navigue principalement entre le gris de Payne, le vert sapin, le bleu, l’ocre pour évoquer, telle une radiographie sensible, un paysage imaginaire suggérant, à qui veut les voir : un bateau, un bord de mer, une succession d’horizons, une ville flottante…
On pourrait croire que c’est en posant son chevalet sur le sable et son regard sur l’horizon que Christine Palau peint. Ce n’est pas le cas. C’est dans son atelier que l’artiste délivre sa vision de la mer : une image qui s’est si bien cristallisée dans son âme et qu’elle porte depuis si longtemps, que pour elle, peindre sur le motif n’est pas nécessaire. Travaillant sur la spontanéité du geste, c’est-à-dire sans image de référence, ni dessin préparatoire, Christine Palau se concentre finalement sur un motif qui la satisfait. Ses compositions à l’équilibre vibrant apaisent.
L’image n’est pas définitive, dans le sens où son interprétation peut évoluer, Christine Palau nous offre des mirages.
Ciel et mer se confondent sur ses toiles et c’est tout un monde sous-marin qui se découvre dans ses encres, telles des images de Rorschach.