MARIE CELANTE. PHOTOGRAPHIE.
Marie Celante prend des photos de coques de bateaux et ses cadrages serrés et audacieux poussent les constructions navales vers l’abstraction artistique.
Elle met en évidence la structure inhérente aux coques de bateaux et aux éléments naturels qui s’y accrochent. Le motif devient un langage graphique à part entière et s’émancipe de l’identification du sujet représenté.
Elle sélectionne des bateaux dont les coques lui racontent une histoire, sont porteuses à ses yeux de sens, d’idées et d’émotion, puis elle prend le temps de créer son image. L’artiste observe les bateaux abandonnés dans des cimetières marins ou ceux en hivernage dans l’attente de soins.
La composition inclut la matière organique accrochée sur les coques, en cours de transformation. Si la dimension du mouvement est inexistante, les bateaux étant immobilisés, son travail intègre à ses yeux la dimension du temps. Ses photos sont la mémoire physique de quelque chose qui disparaît.
Son approche sensible s’intéresse davantage aux expérimentations visuelles d’ensemble qu’à une représentation scrupuleuse du sujet et témoigne d’un sens du cadrage au service de l’inventivité. A rebours des conventions, qui s’appliquent généralement à donner de la reproduction photographique des coques de bateaux une perception clairement identifiable, Marie Celante crée l’impression d’une toile abstraite qui laisse notre imaginaire vagabonder. La coque est dénaturée, elle devient chimérique.
A regarder l’image, rien en effet ne prédispose à indiquer le point de départ de son travail, à savoir un objet du quotidien marin.
Autodidacte, travaillant la photographie depuis 2015, Marie Celante aime voyager, photographier, découvrir. Elle regarde, choisit, sélectionne des bateaux, puis, attirée par une coque plus que par une autre elle prend le temps de créer son image, car elle ne retouche pas ses photos.
Native du Cotentin, elle est une jeune femme de bord de mer, habituée à ces bateaux dont la coque raconte l’histoire. Marie Celante immortalise un moment fugace et nous fait découvrir à travers son regard un instantané de paysages sculptés par la rouille, le lichen, les coquillages, avant que l’homme ne les corrige.
Ce sont les couleurs qui dominent, si différentes d’un bateau à l’autre, et la lumière particulière de chaque port, de Cherbourg, Port-Bail, Dielette, Régneville, La Réunion… à la Thaïlande en passant par Marseille.